"LES BRAVES"
La polémique entre les services de l'Etat et la commune de Saint laurent sur Mer

LA CAUSE

Lors de l'installation des Braves au printemps 2004, les services de la Préfecture et la commune de Saint Laurent sur Mer se sont mal compris (pour diverses raisons...) sur l'implantation des Braves. Ainsi le préfet a donné avec difficulté, à la dernière minute, une autorisation temporaire d'installation pour un projet qui, pourtant, était, dés le départ, de par sa conception et installation, destiné à demeurer sur le sable de la plage d'Omaha. Cette oeuvre a immédiatement connu un succès fulgurant et a attiré des milliers de visiteurs. A l'automne, les services de l'Etat ont demandé de "démonter". Impensable pour la commune, les habitants, les visteurs et les...vétérans ! Une pétiton en ligne a été lancé qui récolte immédiatement des milliers de signature. La presse s'empare de l'affaire des Braves. C'est le début d'une polémique qui va durer 5 années.
VOIR LA PETITION EN LIGNE (toujours active !)

NOVEMBRE 2004 :

La Presse évoque le sort des braves : voir les articles de OUEST FRANCE :

OUEST FRANCE CALVADOS
Lundi 15 novembre

Les braves toujours en place

L'autorisation donnée par préfet expirait le 1er novembre

e En mai dernier, les sculptures d'Anilore Banon
avaient été érigées sur la plage d'Omaha.
L'autorisation temporaire donnée par la
préfecture a expiré le 1er  novembre.
Archives

 
Depuis mai, une sculpture monumentale trône sur la plage de Saint-Laurent-sur-Mer. L'autorisation temporaire accordée par la préfecture à l'artiste Anilore Banon expirait le 1er novembre. Pourtant, « Les Braves » sont toujours en place à Omaha-Beach.

Ces trois sculptures monumentales (la plus haute pièce mesure 9 m et l'ensemble pèse 15 tonnes) avaient été inaugurées le 5 juin. L'hommage d'une artiste parisienne aux libérateurs avait dû se plier à quelques contraintes administratives. Conçues par Anilore Banon, ces statues en inox prévues pour résister au sel et à la houle, sont installées juste au pied du monument Signal. L'arrêté préfectoral stipulait que ces « Braves » devaient quitter la plage le 31 octobre. « L'artiste et la municipalité s'était formellement engagés au démontage, insiste Jean-Marc Duché, le sous-préfet de Bayeux. Le site doit être remis en état, au plus tard pour le 15 novembre. »

Les sculptures ont toujours les pieds dans le sable. « La demande de l'État s'appuie sur plusieurs réalités, estime Jean-Marc Duché. Le site d'Omaha-Beach est en voie de classement et ces structures posent de nombreux problèmes de sécurité, sur une plage très fréquentée. D'autre part, ces Braves sont proches du cimetière américain de Colleville-sur-Mer. »

Le maire de Saint-Laurent-sur-Mer, Raymond Mouquet, s'était d'ailleurs engagé au printemps à procéder au démontage, « en cas de déficience du promoteur de ce projet ». Mais il souhaite conserver « cette trace significative de ce qui s'est déroulé ici il y a soixante ans ». L'élu oppose d'ailleurs les 11 000 signatures en faveur du maintien, recueillies durant l'été, parmi les visiteurs du musée du Débarquement situé dans la commune.

En cas de maintien, la structure de métal devra néanmoins déménager de quelques mètres, pour quitter la plage. « Il ne s'agit pas de mettre Les Braves à la casse, rassure le sous-préfet. Il semble possible de trouver un autre lieu symbolique, sans être en contradiction avec la protection de ce site, parmi les plus connus de France. »

Éric MARIE.

l'avis du sous préfet 15 novembre et le soutien des maires 16 novembre

mardi 16 novembre 2004

Les maires unanimes pour le maintien
Le préfet souhaite le démontage des statues à Omaha
f Raymond Mouquet,
maire de Saint-Laurent-sur-Mer
s'appuie sur les 11 000 signatures et
le soutien des maires du canton,
pour demander le maintien des statues.


Si les services de l'État demandent le démontage des « Braves », sur la plage d'Omaha Beach, de nombreux élus se mobilisent pour leur maintien. Le maire de Saint-Laurent-sur-Mer souhaite un dialogue avec le préfet pour lui présenter ses arguments.

Érigées au printemps sur la plage de Saint-Laurent-sur-Mer, les trois sculptures monumentales conçues par Anilore Banon devaient quitter la plage au 31 octobre (« Ouest-France » de lundi). « Les Braves » de l'artiste parisiennes sont pourtant toujours en place, en dépit de l'expiration de l'autorisation temporaire accordée par le préfet. À Omaha-Beach, habitants et élus se manifestent en faveur du maintien. « Depuis plus d'un mois, je demande un rendez-vous avec le préfet, mais je n'ai toujours pas obtenu de réponse, s'étonne Raymond Mouquet. Pourtant, cette situation ne peut se résoudre que par le dialogue. » Le maire de la commune estime d'ailleurs ne pas être le seul à se prononcer en faveur du maintien de ce monument sur la plage. « Plus de 11 000 personnes ont signé la pétition présentée dans le musée de la commune. Nous avons également reçu des centaines de messages de soutien, sur Internet. » De leurs côtés, les élus se mobilisent. Ainsi, 23 maires, sur les 24 communes que compte le canton ont adressé un courrier au représentant de l'État, pour soutenir la démarche de la municipalité de Saint-Laurent.

Pour Raymond Mouquet, ces statues emportent l'adhésion de tous. « Elles permettent d'identifier le site d'Omaha-Beach. Ce monument perpétue l'esprit de celui érigé spontanément par les habitants, au lendemain du Débarquement. » Autant de raisons qui incitent le maire à se battre pour le maintien des « Braves » sur le sable. Il espère d'ailleurs convaincre le préfet. « Avant l'installation de cette structure de métal, l'administration avait évoqué des problèmes de sécurité. Au cours de six derniers mois, nous n'avons pas eu connaissance du moindre incident. »

Éric MARIE.

Le (nouveau) préfet, Monsieur Cyrille Schott, a demandé à la DDE une "expertise technique et juridique sur la possibilité de maintenir ou non les statues monumentales" et précise que "la décision sera prise au regard de cette expertise". Il indique également "il n' a jamais été envisagé de ...détruire cette sculpture !" et qu'il est "bien conscient de l'intérêt que présente cette sculpture et de l'hommage rendu ainsi aux soldats américains".... " elle restera là ou elle est si c'est possible techniquement et juridiquement".

FEVRIER 2005

La pseudo "étude technique" de l'Equipement (qui n' a aucune base technique, seulement des affirmations gratuites ("mouvement de sable de plusieurs mètres! du jamais vu à Omaha...), sans aucun fondement et qui démontrent la méconnaissance totale du dossier et du littoral d'Omaha, indique que "les Braves ne résisteront pas aux intempéries" et parle " de problème de sécurité". Serait-ce que les ingénieurs qui ont conçu l'implantation sont des incapables ??? Visiblement l'Equipement n' a pas assité à l'implantation, ni consulté les concepteurs et les dossiers, ni observé les réactions et comportement des touristes et baigneurs! mais il faut absolument trouver un argument pour évincer les statues. Il faut que les services de l'Etat imposent leur volonté en ayant le dernier mot. Pourquoi ?

Toujours est-il que Monsieur le Préfet veut désormais déplacer les Braves sur la terre ! en contradiction totale avec la conception d'origine et la symbolique de l"oeuvre, malgré les milliers de pétition ! On se moque encore une fois de l'avis de la population. On bafoue le sacrifice des Gi's et leur mémoire.

De multiples et couteuses réunions sont faites avec les divers services de l'Etat pour que tout le monde donne son avis... La presse indique un climat de bonne "sérénité" ! (sans tenir compte de la volonté des habitants de la commune). Un architecte a été engagé pour trouver un emplacement, et, miracle après beaucoup d'étude... il en a trouvé 3 dont celui qui serait retenu : devant le monument Signal ! 20 mètres devant l'emplacement actuel mais sur la terre ferme !
Qui va payer ? Combien cela va coûter ?

JUIN 2005

Fin juin 2005, les servives de la Diren ont présenté au conseil municipal leur "étude" qui recense 4 sites dont deux se révèlent sans aucun intérêt. Finalement, le site qui semblait être retenu, devant le monument Signal, n' a pas été véritablement étudié (pas de photo montage, ni de plan) alors qu' un site au fond du Ruquet, au milieu d'une prairie de Conservatoire du littoral, loin de la mer, a été étudié, bien qu'il ne corresponde absolument pas aux attentes : en fait, "Les braves" seraient purement et simplement mis à l'écart.
Les promesses des services de l'Etat de "restructurer l'espace du monument Signal en intégrant les Braves" n'ont donc pas été tenues.

AUTOMNE 2005

De nouvelles réunions représentant les divers protagonistes (Préfecture, Services de l'Etat, Maire de St Laurent, Comité du débarquement) se sont déroulées ; il semblerait que tout le monde soit d'accord pour reconnaître que les "Braves" doivent impérativement être maintenus à Saint Laurent. Désormais, deux cas de figure seraient examinés : le maintien sur la plage avec éventuellement un réaménagement (réhaussement du socle : demande de la commune, du comité du débarquement, de l'artiste) ou un déplacement sur la place à côté du monument Signal). De plus, il faut préciser que le site d'Omaha est actuellement en étude dans le cadre d'un "Grand site national classé" qui souhaite intégrer et mettre en valeur ces statues monumentales. Contrairement à ce qu'affirme la presse (Ouest-France du 17/12/2005) particulièrement mal informée, le dossier ne s'enlise pas ! Pourquoi se précipiter ? la concertation et la réflexion sont nécessaires.

2006

Lors des premières réunions de l'année, tout et n'importe quoi a été envisagé... y compris de déplacer le monument Signal !!! quelle gabegie...
La dernière réunion de mai 2006 s'est déroulée en présence de : services de la Préfecture et sous préfecture, divers Services de l'Etat dont la Diren..., Maire de St Laurent, Président du Comité du débarquement, Président de l'intercom, Conseiller Général, député... En raison du désaccord de fond sur le bien fondé du déplacement des Braves (opposant essentiellement la Diren et tous les élus locaux) et en l'absence de moyen financier (personne ne veut et ne peut payer, coût estimé au minimum à 110.000 €), les services du ministère de l'environnement recherchent un texte de jurisprudence qui permettrait le maintien sur le domaine public (des cas similaires existent dans des communes littorales proches) pour "motif d'intérêt général" .

2007

28/09/2007 : dans la presse locale, La Renaissance du Bessin du 28/09/07, le préfet évoque les Braves en répondant à cette question :"L'intercom de Trévières refuse de cautionner le projet de déplacement des Braves. Pourtant, semble-t-il, le dossier était ficelé. Qu'allez-vous faire maintenant ?
"On ne pourra pas éternellement rester dans cette situation. La position de l'intercom crée un élèment nouveau, il faut qu'on en délibère. Je n'ai pas d'idées arrêtées la-dessus. Le sous préfet de Bayeux a en charge le suivi du dossier. Nous en discuterons. Le sujet semble important quand je vois le nombre de courrier que je reçois la-dessus, venant de Paris. Mais je pense qu'il y a des sujets beaucoup plus importants que ça à travailler"

Sept 2007: L'intercom de Trévières refuse de prendre la maîtrise d'oeuvre pour déplacer les Braves :" la statue est très bien là où elle est."

8 sept 2007 : L'émission de la chaîne FR3 " On peut toujours s'entendre " du 8 septembre 2007 était consacrée à "Omaha Beach et la loi "littoral" et expose la situation des statues monumentales "Les Braves" de Saint Laurent sur Mer.
nombreux articles dans Ouest France.

samedi 30 juin 2007, 15H  : "The french will never forget" organise une opération exceptionnelle avec l'appui de l'ambassadeur des USA. Sur la plage d'Omaha, à Saint Laurent, sont attendues 2000 à 3000 personnes pour former une chaîne humaine qui formera les lettres
"France will never forget -Thank you America"

qui seront filmées par hélicoptère et diffusées aux USA le 4 juillet par de nombreuses chaînes TV. Une montgolfière à l'effigie de La Fayette sera présente.
Pour voir la vidéo cliquer sur VIDEO France will never forget

=>L'association informée du problème des Braves demande à son avocat d'étudier le dossier et de tout faire pour maintenir les Braves (voir émission FR3)

2008

Les Braves se portent bien malgré de sérieux coups de vent, plusieurs tempêtes, des coefficients de marée importants : rien a bougé, pas même le niveau du sable ! Le succès est indéniable : ils attirent de plus en plus de touristes, l'on vient de loin pour les voir et les photographier.! Ils sont devenus le pôle touristique majeur du littoral d'Omaha.

Après la décision de principe prise par le conseil de réagir à la lettre de mise en demeure du préfet du 10 avril 2008, imposant à la commune de déplacer « les braves » après le 65ème anniversaire du Débarquement, une commission ad hoc, composée de Gilles Badufle et Marie-France Benoist, a travaillé à la mise au point d’une stratégie. Celle-ci a abouti à la constitution d’un dossier argumenté et la saisie du Conseil National du Littoral, afin d’obtenir dans un cadre légal une exception à la loi pour un cas de figure qui ne sait encore jamais présenté. Une lettre signée par Mme le Maire a été adressée à cet effet à Mr Bignon, Président de la commission permanente du Conseil National du littoral le 29 octobre. Depuis un certain nombre d’élus locaux et de personnalités ont été contactés et informés de l’action de la commune ; après avoir pris connaissance de notre dossier, tous les élus nous ont informés de leur soutien et des démarches qu'ils feront en notre faveur.

Les membres du conseil, régulièrement informés de l’état d’avancement des démarches sur un sujet qu’ils sont particulièrement attachés à défendre dans l’esprit du devoir de mémoire, ont donné leur aval, à l’unanimité, aux actions menées.

Juin 2009

-Une solution aurait été trouvée: Suite à la saisie, par la municipalité de Saint Laurent sur Mer, du Conseil National du Littoral, le ministre d'Etat, JL Borloo,  a demandé à Monsieur le Préfet d' accorder une "AUTORISATION" afin que les "Braves" puissent légalement se maintenir sur le sable de la plage d'Omaha-Beach à Saint Laurent sur Mer.

-La municipalité inaugure l'illumination nocturne des "Braves" le vendredi 5 juin à 23H30 après le concert de la Garde Républicaine suivi du feu d'artifice

Avril 2010
-Après une enquête publique favorable, le préfet du Calvados autorise le maintien des Braves sur le domaine public maritime pour une durée d'au moins 9 ans (AOT renouvelable).