DEBARQUEMENT 6 JUIN OMAHA

Témoignage de Michel Hardelay

VIERVILLE SOUS L'OCCUPATION ALLEMANDE

4 - L'INFANTERIE occupe le village.

Elle contrôlait la population
A mon arrivée l'infanterie s'était organisée pour passer l'hiver et surveiller la zone qui lui était attribuée; elle contrôlait la population, régentait les corvées, notamment les transports par des demandes auprès du maire. Comme nous étions en zone côtière "dite interdite" pour les habitants hors zone, chaque maison devait avoir à l'intérieur sur sa porte d'entrée un papier portant le nombre et les noms des occupants certifié par l'auto­rité allemande et chacun devait posséder un "ausweis" prouvant qu'il habitait en zone interdite. La ville de Bayeux se trouvait hors zone, celle-ci commençait sur la HN 13 et en direction de Cherbourg en haut de la côte de Vaucelles; il y avait en ce lieu un panneau qui signalait que l'on pénétrait en zone côtière et qui avertissait les personnes qu'elles devaient être munies d'une autorisation spéciale, mais il était très rare qu'il y ait un contrôle par la Feldgendarmerie.

Cet ausweis était très utile
Par contre cet ausweis était très utile en cas de vérification d'identité en zone occupée et m'a rendu bien des services dans le métro ou à l'arrivée à la gare Saint-Lazare, car il supposait que j'étais connu des services allemands et surveillé par ceux-ci.

Réquisition
Pour en revenir à l'occupation allemande à Vierville, l'infanterie avait établi la Kommandatur au manoir de Thaon où logeait le capitaine, le secrétariat, les services de transmission et la popote pour la troupe. Le lieutenant avait fait réquisitionner la maison de Mr Le L., conseiller municipal, qui s'était réfugié dans une annexe. Sa maison devait servir de réserve en équipements et uniformes, comme je l'appris beaucoup plus tard.
Pour la troupe les locaux ne manquaient pas : toutes les chambres meublées de Fernand, le propriétaire du bazar de la plage, l'hôtel du Casino et celui de la Plage - appelé par la suite de la "Place" - , la "Fontaine" et même la mairie, qui ne servait guère.
Le château de Vierville devait être réquisitionné en 1942 et abriter les ouvriers de l'entreprise Todt qui travaillait à la construction du "Mur de l'Atlantique".